Pour Linus Torvalds, l'IA en 2024, c’est surtout du flan

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Composé par Rémi B. ————— 29 Octobre 2024 à 12h15 —— 397 vues

Pour Linus Torvalds, l'IA en 2024, c’est surtout du flan

Linus Torvalds a posé la première pierre du noyau Linux dans le début des années 1990. Depuis, il s'est aussi bâti un édifice de déclarations parfois iconoclastes, mais toujours franches. L’individu s’est exprimé au micro de TFiR à propos de l’IA il y a quelques jours, à l’occasion de l’Open Source Summit de Vienne. Ni « fuck you » ni « love you » à entendre cette fois, mais une appréciation tranchée de la situation actuelle.

La vision de l'IA par Linus en 2024 ; l'essentiel est du bullshit marketing

Vous retrouverez l’intégralité de la vidéo en fin d’article. Le compte Tsarathustra a isolé la séquence qui nous intéresse. Comme à son habitude, Linus Torvalds y exprime son opinion  sans filtre : en 2024, l’industrie de l’IA, c’est « 90 % de marketing et 10 % de concret ».

Ceci posé, Linus n’est pas devenu un vieux gâteux qui passerait à côté d’une innovation majeure par manque de clairvoyance ou par simple volonté de se démarquer. Vous l’aurez noté, l’informaticien ouvre son propos en expliquant qu’il considère l’IA comme un domaine très intéressant ; estime qu'elle entraînera des fonctionnalités et outils amenés à avoir des répercussions majeures dans nos vies. Il critique surtout le classique phénomène de « hype » ; cet engouement aveugle qui prive certains de tout discernement.

Seulement cette frénésie n’est bien entendu pas exclusive à l’IA. Fortement amplifiée par les réseaux sociaux et une presse numérique avide de surfer sur les tendances actuelles pour faire du clic, aussi éphémères et factices soient-elles, elle peut être généralisée à de nombreux domaines. Quant au marketing pointé du doigt par Linus, là encore, rien d’exclusif à l’IA ; il gouverne nos sociétés occidentales et colporte des postulats souvent trompeurs.

M. Torvalds considère néanmoins que l’IA n’est pas qu’une mode mais bien une tendance : « D'ici cinq ans, les choses vont changer et nous verrons alors comment les IA sont utilisées au quotidien pour des charges de travail réelles ». Il reconnaît qu’elle est déjà largement exploitée dans certains secteurs ; il donne l’exemple de l’infographie. Effectivement, en matière de traitement de l’image, nous assistons depuis maintenant quelques mois à une mise à disposition de nombreux outils déjà bien fonctionnels. Adobe, parmi tant d’autres, s’est aussi lancé dans la génération de vidéos grâce à l’IA récemment. D’autre part, des acteurs majeurs, à commencer par Microsoft et Google, ont bien l’intention de pousser l’intégration de l’intelligence artificielle dans nos systèmes à des crans supérieurs : le géant de Mountain View plancherait actuellement sur Project Jarvis, un navigateur Internet faisant la part belle à l’IA.

Précisons que ce n’est bien entendu pas la première déclaration de Linus au sujet de l’IA. En début d’année, il s’était aussi exprimé sur son impact dans le domaine de la programmation ; il émettait déjà plusieurs réserves.

Pour ouvrir cet article à d’autres personnalités, sachez que Robin Li, PDG de Baidu, considère pour sa part que l'IA est une nouvelle bulle, similaire à la bulle Internet de la fin des années 90 / début 2000, et que bon nombre d’entreprises ne survivront pas à son éclatement. Nous verrons ce qu’il advient, mais nous assistons effectivement à une nouvelle ruée ; outre la capitalisation boursière de NVIDIA, nous avons consacré un dossier sur le phénomène de transformation d’anciennes fermes de minage GPU en centres de données IA.

Enfin, du côté des utilisateurs ordinaires, mais tout de même intéressés et renseignés que nous sommes, une enquête menée par TechPowerUp auprès de son lectorat a révélé que la majorité d’entre nous n’était, pour le moment, pas du tout disposée à payer plus cher pour profiter de fonctionnalités IA.

Comme promis, la vidéo complète de l’interview de Linus :

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